La thérapie de couple, tout comme la thérapie individuelle, est une démarche répondant au désir de quitter une souffrance. Tout comme une personne en difficulté, en détresse, peut demander de l'aide avec un espoir légitime d'être secourue, un couple peut effectuer une telle démarche. Tel est le sens général d'une thérapie de couple. Et, bien évidemment, le thérapeute de couple n'est ni un avocat ni un magistrat, et donc il ne fait généralement ni d’arbitrage, ni de jugements.
Quand chacun reproche à l'autre d'être la cause de sa souffrance et se vit comme une victime. Dans un couple, on passe par des hauts et des bas. Or il peut arriver que les deux partenaires n'arrivent plus à sortir de ce système de ressentiment et d'accusations réciproques. Chacun ne voit plus que les problèmes que l'autre lui apporte, ne croit plus en ses capacités de changer. C'est le blocage. On sent qu'alors il ne s'agit plus d'une crise passagère. La seule façon de s'en sortir est d'introduire un tiers dans la relation, qui va permettre de rétablir la communication.
Les façons de faire et les techniques que j’emploie sont très variées. Je travaille en présence des deux membres du couple à chaque séance. La façon d'organiser la parole dans les séances peut varier. Je cherche à comprendre comment un conflit peut exprimer quelque chose de positif, ou d'utile aux deux. J’essaye de mettre en évidence les compétences et les ressources de chaque partenaire. Au cours des séances, j’essaie de trouver des explications dans le passé conjugal des parents des deux clients pour voir s'ils ne reproduisent pas dans leur vie actuelle des relations difficiles de leur passé.
Parfois quelques séances suffisent à relancer le couple mais la thérapie peut également se prolonger sur plusieurs mois.
Elle permet de modifier la perception que vous avez de votre couple et vous apporte un regard nouveau, celui de votre conjoint sur la situation et vos problèmes. Cela vous permet de verbaliser des ressentis à votre psy que vous n'auriez jamais confiés auparavant. Chacun est surpris ensuite de l'impact émotionnel de certaines situations.
Tout dépend des problèmes qu'il faut traiter. Il est possible qu’une thérapie individuelle pour l'un ou l'autre des membres du couple complète très bien le travail de la thérapie du couple. Comme il peut être aussi nécessaire de se consacrer à sa thérapie de couple et donc de mettre en stand bye sa thérapie individuelle. Chaque situation est singulière.
La thérapie de couple invite, quel que soit le nombre d’années de vie commune, à regarder différemment son partenaire. A s’entendre dire les mots que l’on avait du mal à formuler, à comprendre des attentes intimes, à exprimer des désirs enfouis. On y réapprend à se parler et à s’écouter.
Si la thérapie permet au couple de remettre à jour le contrat de vie à deux, il arrive qu’elle en scelle la fin. Le paradoxe de la thérapie de couple réside en cela : elle peut être réussie et se conclure par une séparation. En revanche, elle échouera à coup sûr si l’un des deux partenaires refuse de jouer le jeu de l’écoute : malgré lui, lorsque ses blessures personnelles sont trop douloureuses ; à cause de lui, s’il n’a pas envie de sauver ce qui peut encore l’être. Là réside la limite principale de l’exercice : pour réinventer une façon de vivre son couple, pour rendre du souffle à une histoire qui commence à en manquer, il faut toujours être deux.
Lorsque le couple est déséquilibré, la thérapie individuelle ne résout rien : le conjoint qui consulte n’est pas forcément celui qui souffre le plus. Cela peut même être une fuite, et le thérapeute, un objet de rivalité. Il est donc conseillé de consulter à deux. L’école systémique regarde le couple en référence au milieu familial dans lequel il émerge et se développe. Communication rompue, incompréhension ou disputes : le recours à un spécialiste peut aider un couple à sortir de l’impasse. À condition de convaincre le conjoint de tenter l’aventure.
Il y a souvent des histoires d'infidélité quand un couple va mal. Mais elles sont plutôt le révélateur de la crise que sa cause. Quand on se sent abandonné, plus désirable, alors on se tourne vers une personne plus attentionnée. Parfois, des couples consultent avec l'intention de se séparer sans agressivité, de réfléchir au moyen de préserver au mieux l'équilibre des enfants.
Il y a toujours des problèmes sexuels dans les couples qui viennent en thérapie, mais ce n'est pas le motif essentiel. Chacun a conscience que les relations sexuelles sont devenues insatisfaisantes, voire inexistantes. Tous deux sentent bien que c'est la conséquence de la mésentente et non sa cause. D'ailleurs, quand ça commence à aller mieux, le couple retrouve une libido plus harmonieuse.
En revanche, s'il s'agit d'un problème purement physique, mieux vaut consulter un sexologue.
Une thérapie de couple se justifie si on est dans un système d'accusations réciproques ; une thérapie individuelle quand la personne se sent mal, indépendamment de sa relation avec son partenaire.
Le but d'une thérapie n'est pas de déterminer qui a tort ou raison, mais plutôt de rétablir la communication. Le couple est une entité qui a ses règles, ses codes, ses habitudes, et il arrive que les deux partenaires ne s'y reconnaissent plus. Le thérapeute donne les moyens à chacun d'exprimer ses insatisfactions par rapport à la relation et non par rapport à l'autre. Ce changement de perspective permet d'entrer dans un processus de collaboration conjointe pour revoir le « contrat » sans viser à changer l'autre, car c'est impossible. On sort du règlement de comptes destructeur pour devenir constructif.